Une archéologie des discours politiques au Sénégal de 1962 à 2024, nous permet d’y repérer en permanence, des veilles de scrutins aux lendemains d‘élections, toute une série d’imaginaires et de présomptions fatalistes, émanant aussi bien des détenteurs du pouvoir, des acteurs de l’opposition que des citoyens sur lesquels ce pouvoir s’exerce. Le fatalisme exprime ainsi une conception de l’ordre du monde qui serait le résultat d’une concaténation de mécanismes déterminants et contraignants sur lesquels les dirigeants, comme les citoyens n’auraient aucune prise. Pourtant, les imaginaires fatalistes sont aussi porteurs de destins heureux, d’alternatives possibles et d’espérances prometteuses à accomplir, telle celle relative au fatalisme révolutionnaire. Le fatalisme se donne ainsi à voir comme une sorte de monnaie d’échange entre les détenteurs du pouvoir (gouvernants) et les décerneurs de pouvoir (gouvernés) qui, en fonction des intérêts, situations et enjeux politiques, s’inscrivent dans une rationalisation ou une déconstruction du fatalisme par le biais des imaginaires qui les fécondent.
Ibrahima Silla est enseignant-chercheur en science politique à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis.
Broché - format : 15,5 x 24 cm
Langue : français ISBN : 978-2-336-47685-8 • 3 octobre 2024 • 594 pages
EAN13 : 9782336476858 EAN PDF : 9782336476865
* Nos versions numériques sont compatibles avec l'ensemble des liseuses et lecteurs du marché.