UNE TRAJECTOIRE DIFFICILE
LE PEUPLE DU GNALINGBA

Aïda Aïssatou DJIBA BODIANG

Au terminus d'un mensonge ?
Au moment où j'écris ces mots, je ne peux m'empêcher de penser à ces familles endeuillées, tout en m'inclinant devant la mémoire de ces jeunes qui nous ont quittés à la fleur de l'âge, à cette nation qui était un exemple de démocratie pour l'Afrique et le monde entier. Aujourd'hui, la quiétude d'une nation est déstabilisée par un gros bluff, le mensonge peut avoir une ombre aussi terrifiante que celle de la mort. Ce passage cauchemardesque que traverse notre nation confirme qu'il (mensonge) se présente comme une force destructrice qui sème désespoir et désolation dans les cœurs. Le mensonge vient de servir d'artifice pour faire tomber le masque de l'hypocrisie sociale. Sans prendre parti, il était très facile de saisir l'occasion pour tuer politiquement un adversaire. Apprenez de vos erreurs et tournons cette page même si cela paraît très difficile.
Meursault dans l'étranger d'Albert Camus est jugé pour le meurtre de l'arabe et à la fin, il peut mesurer le niveau de l'hypocrisie sociale après la mort de sa mère. Il aura remarqué que dans sa société, il faut pleurer par commodité, mais non par instinct naturel ou émotionnel. Parce que tout le monde pleure, il faut nécessairement verser des larmes. Il n'est pas condamné pour le meurtre de l'arabe, mais parce qu'il n'a pas pleuré aux funérailles de sa mère. Mais dans ce cas, c'est de la fiction pure et dure. Quand on veut transformer la fiction en réalité, cela anéantit tout ce que le Sénégal a bâti depuis son accession à l'indépendance. Nous ne méritons pas cela. Le mensonge s'est bien imposé dans le monde du business, mais il n'est pas une issue de réussite. Notre nation était le miroir de la démocratie africaine. En cinq jours, pour un mensonge, nous sommes devenus la risée du monde. Nous assistons à une floraison de donneurs d'opinions aujourd'hui, où est ce que vous étiez en mars 2021 ? Vous avez tous fermé les yeux et bouché les oreilles devant un si gros bluff pour ensuite jouer au pompier. On savait pertinemment que c'était un mensonge et vous avez soutenu en restant neutres. Ne lui (le mensonge) redonnons pas l'occasion de détruire les relations, d'anéantir nos institutions, de séparer un enfant de ses parents, un mari de son épouse, un père de ses enfants, d'entacher le cousinage à plaisanterie, de mettre des pierres à la place des cœurs. L'histoire retiendra que c'est le mensonge qui nous a entraîné dans cette crise sociopolitique, l'une des plus meurtrières de notre histoire. Le Sénégalais a toujours su se socialiser à ses valeurs et à ses vertus. Pendant que des familles pleurent encore leurs enfants, vous êtes avec vos discours politiciens, trop, c'est trop, la vie est sacrée. Essayons de nous reconstruire en enterrant cette hache de guerre. Laissez vos egos de côté et discutez pour dissiper tout malentendu afin de libérer le peuple de ce climat de torpeur, le linge sale se lave en FAMILLE. Le Sénégal est une seule famille. Vous détenez la solution.
AÏDA AÏSSATOU DJIBA BODIANG : Enseignante/écrivaine

Le 10 JUIN 2023

Un texte argumentatif en faveur de la paix et de la prospérité dans notre si cher pays. Le Sénégal est un et indivisible.


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